Mohamed Mbougar Sarr

Comment rester formellement ambitieux après avoir remporté le Goncourt ? Le temps est-il venu pour Mohamed Mbougar Sarr de s’effacer pour retourner à l’ouvrage, l’artisanat, l’œuvre ? La seule ambition qui vaille aux yeux du romancier de 34 ans qui, malgré les sollicitations et la reconnaissance, a su rester humble. Il se livre au micro d’Aurélie Lévy, avec la sincérité d’un lauréat qui se sait à présent attendu. 

 

« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux » disait Beckett. L’appréhension de se confronter à l’ampleur de la tâche mais aussi l’excitation à l’idée de gouter, peut-être encore, à la jouissance des fulgurances. Autant de contradictions qui pavent désormais sa trajectoire. 

 

Mohamed Mbougar Sarr a fière allure. Pourtant rien chez lui n’est posture. Le Goncourt lui a offert du temps ; pour murir, pour ne plus avoir à écrire. Mais ne plus écrire serait trahir son serment d’écrivain. Celui que l’enfant d’une grande fratrie a rêvé tout bas dans le giron de sa mère, à qui il rend dans cet entretien d’une rare intimité, l’hommage pudique d’un fils aimé et d’un homme plus que jamais conscient que le chemin vers la simplicité n’en demeure pas moins complexe. 


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