Confinée en soirée

"Quand j’ai eu signé mon préavis de départ de l’appartement de Boulogne Nord, quand Christophe P. a eu officialisé sa démission, après l’enterrement de mamée qui m’a achevée, j’ai décidé d’inviter mes amis. Lele serait le disc-jockey. Ce serait une fête mémorable, on passerait à l’an 2000 et à autre chose. J’ai invité tout mon carnet d’adresses, de A à Z. J’ai eu envie de mettre les petits plats dans les grands et j’ai fait des folies au MIN de Rungis, où -en tant que dircom' dans la zone Silic- je possédais mes entrées. Le buffet était grandiose.

Ce samedi-là, la gardienne de l’immeuble était partie avec sa famille, dans leur maison secondaire et comme chaque week-end, la résidence avait été désertée de ses occupants, qui en Normandie, qui à Ramatuelle. On pouvait brancher la sono à fond et sortir la boule à facettes. Je défiais les rats du bois de s’aventurer jusqu'à nous mais les rats, comme Christophe P., sont couards et insidieux. Nous n'avions rien à craindre. A priori."


Sauf que...

Rien ne se passe jamais comme prévu. J'avoue que cette soirée-là s'est déroulée aussi intensément qu'un scénario de Martin Scorcese et de Brian de Palma réunis. Des paillettes et du glam', du sang et des larmes, des poings et du verre brisé, des putes et des flics, des proxénètes et des rats, et des remises en question radicales. Heureusement du chaos a émergé autre chose, de plus régulé et de moins malsain, pour tous. Protagonistes majeurs comme personnages secondaires, même pour les figurants. Ça se passe toujours comme ça. Entre jamais et toujours, les ténèbres et la lumière, l'avant et l'après, ça tangue, tout devient nauséeux et décadent. Je me trompe ?


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