C’est la grève ! — Jean Pierre Levaray

« L’éternelle revendication ouvrière, c’est qu’on ait enfin un jour plus d’égard aux hommes qu’aux choses », écrivait Simone Weil en octobre 1936. La joie ressentie lors des grèves de mai et de juin — « ce sursaut de dignité » — commençait alors à vaciller dans le pays. Un demi-siècle plus tard, l’ouvrier, syndicaliste et auteur Jean Pierre Levaray publiait Putain d’usine. « Personne ne parle de ce malaise qui touche les ouvriers qui ont dépassé la quarantaine et qui ne sont plus motivés par un travail trop longtemps subi. Qu’il a fallu garder parce qu’il y avait la crise, le chômage. » Le livre est, depuis, un classique de la littérature ouvrière. Dans l’un des chapitres, « Dire non », Levaray faisait le récit d’une grève à l’usine dans laquelle il travaillait. « Des grèves, on sait qu’il y en aura d’autres, c’est inéluctable. Parce qu’on ne se laissera pas faire », écrivait-il. Les syndicats viennent d’appeler à des grèves de masse le 7 mars prochain, pour contrer la réforme des retraites ; nous publions en ligne ce texte rêvant, encore et encore, de « jours meilleurs ».


https://www.revue-ballast.fr/cest-la-greve/


Texte extrait de Jean Pierre Levaray, Putain d’usine, Agone, 2005, lu par Maya Mihindou, Roméo Bondon et Cyrille Choupas.


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