Vestiaires

Avec lui, le tutoiement est de rigueur et on ne s’embarrasse pas des codes du sport professionnel. Il est cash, nature et il le dit lui-même : « Je suis une véritable quenelle en anglais ! » Pour autant, Renaud Marquot n’a aucune peine à se faire comprendre des supporters de rugby. Le journaliste grenoblois vit la Coupe du monde 2023 auprès d’eux et fait partager ces moments festifs, parfois très décalés, aux téléspectateurs de TF1. Les rencontres qui l’ont marqué, les déguisements insolites, les personnages ‘‘célèbres’’ qu’il a croisés mais aussi des instants d’émotion plus personnelle : il nous fait partager son Mondial-2023. Et se projette aussi vers les phases finales, qui démarrent ce week-end avec les quarts de finale, à Saint-Denis et à Marseille. « Je compte rester le même et je serai comme les gens en tribunes », nous a-t-il confié, avant de se mélanger aux fans dans les travées du Stade de France ou dans les fans zones. « A la base, je suis un supporter. J’aime bien aller au milieu des supporters, surtout ceux qui n’ont pas billets. »

 Comme en 1999, la Coupe du monde 2007 se déroule en grande partie en France. Les Bleus, emmenés par le talonneur Raphaël Ibanez – aujourd’hui manager des Tricolores -, sont donc très attendus mais rien ne se passe comme prévu. Entre un match d’ouverture manqué face à l’Argentine et le quart mémorable contre la Nouvelle-Zélande, ils ont vécu des hauts et des bas, avant de sortir en demi-finales contre les champions du monde en titre anglais. L’ancien pilier drômois Olivier Milloud (47 ans) se confie sur son aventure.

Il y a vingt ans tout juste, la Coupe du monde de rugby se déroulait en Australie et l’équipe de France comptait parmi les favorites au titre mondial. En 2003, le 2e ligne isérois Olivier Brouzet (originaire de Seyssins et formé au FC Grenoble) disputait alors son troisième Mondial, ce qui lui donnait beaucoup de recul sur le niveau des Bleus, sa place dans le groupe et le parcours de son équipe. La préparation du XV de France, ses conditions de vie dans le pays continent, la personnalité très forte du sélectionneur Bernard Laporte, le rôle des tauliers et des petits jeunes dans le groupe, mais aussi sa blessure à l’épaule (luxation), qui a mis une fin prématurée à son Mondial et à sa carrière internationale, … : le 2e ligne de 50 ans aux 71 sélections et deux Grand chelems ouvre pour nous le livre aux souvenirs. Avec encore une fois quelques anecdotes savoureuses, que le temps n’a pas effacé.

Jamais la France n’a été aussi proche d’un titre de champion du monde de rugby qu’en 2011. Défaits en finale d’un rien par la Nouvelle-Zélande chez elle (8-7), les Bleus ont vécu un Mondial mouvementé, marqué par les mésententes entre les joueurs et leur sélectionneur, Marc Lièvremont, qui les avait qualifiés de « sales gosses » en conférence de presse. L’ex-demi de mêlée Morgan Parra (34 ans), au cœur de l’aventure cette année-là, se confie sur cette épopée.

Avec une partie de la compétition dans l’Hexagone, la Coupe du monde 1999 n’a pas été un long fleuve tranquille pour le XV de France. Mais les Bleus ont réussi à rallier la finale, avec notamment une demi-finale mythique remportée contre la Nouvelle-Zélande de Jonah Lomu à Twickenham. S’ils se sont inclinés lourdement contre l’Australie, cette épopée est restée dans les mémoires. L’ancien centre isérois Stéphane Glas (49 ans), sélectionné dans le groupe France cette année-là, se confie sur cette aventure.

Il est aujourd’hui manager général du FC Grenoble mais, dans les années 90, Aubin Hueber était demi de mêlée du RC Toulon et du XV de France. Le Bigourdan d’origine, Varois d’adoption, a disputé la troisième Coupe du monde de l’histoire, en 1995 en Afrique du Sud. Une édition historique, dans le contexte très fort de l’Afrique du Sud post-Apartheid. Nelson Mandela, Joël Stransky, Philippe Sella, Clint Eastwood mais aussi Pierre Berbizier, qui lui a laissé une blessure comme une cicatrice indélébile : les anecdotes défilent au fur et à mesure que les souvenirs déroulent le fil d’un Mondial disputé au mois de juin (pour la dernière fois). Aubin Hueber (56 ans) se livre en toute transparence sur cette Coupe du monde mythique, entre Durban et Johannesburg.

Membre de l’équipe de France des années 80 qui a disputé la toute première Coupe du monde de rugby de l’histoire, conjointement organisée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande en 1987, Alain Lorieux ouvre la boîte à souvenirs. Une Coupe du monde presque comme une tournée estivale, une bande de coéquipiers bonifiée par des liens très forts, des anecdotes croustillantes sur les Bleus, les Wallabies et les Blacks : l’ancien 2e ligne du FC Grenoble et d’Aix-les-Bains nous fait replonger 36 ans en arrière.

« Avant la Coupe du monde de Rugby en France, Didier Camberabero (36 sélections en équipe de France) se remémore les souvenirs d’un mondial 1991 au goût amer. Défaits en quart de finale par les Anglais (19-10), les Tricolores n’ont jamais su élever leur niveau de jeu durant cette compétition. Enlisée dans des conflits internes avec la fédération française de rugby, l’équipe de France était à un premier tournant de son histoire avec deux générations qui s’entremêlaient. Pour l’occasion, l’Ardéchois revient sur une compétition dont il garde très peu de bons souvenirs. »