Le prix des médicaments

En pleine crise sanitaire due au COVID 19, les instituts de recherche et les laboratoires pharmaceutiques se mobilisent pour trouver un traitement contre ce virus. La question du prix de vente de ce futur traitement, est au coeur des débats. 


Cette crise nous rappelle que la santé est, elle aussi, soumise à des logiques économiques et financières. 


En France, le prix d'un nouveau médicament est principalement lié à sa « valeur ajoutée thérapeutique ».


Cette dernière est reflétée par deux notes, qui sont attribuées par la Commission de transparence de la Haute autorité de santé.


La première note, le “service médical rendu”, apprécie l'efficacité intrinsèque du médicament.


La seconde “l'amélioration du service rendu”, évalue l'intérêt de la molécule par rapport aux traitements existants.


La Commission médico-économique de la Haute autorité de santé donne en parallèle un avis d'efficience. Cet avis prend la forme d'un ratio coût-efficacité du produit. 


A partir de ces éléments, le Comité économique des produits de santé (CEPS) négocie avec les laboratoires pharmaceutiques un prix de vente. 


Chaque année, le CEPS révise aussi le prix de nombreux médicaments en tenant compte d'éléments nouveaux, comme l'arrivée d'un générique. 


Ce système semble donc bien organisé et l’intervention des pouvoirs publics devrait pouvoir garantir que les médicaments soient mis sur le marché à un coût raisonnable et de nature à garantir une accessibilité égale pour tous les patients. Or, il apparaît que ce n’est malheureusement pas tout à fait le cas. 


En effet, certains traitements, en raison de leur coût exorbitant, ne sont pas toujours accessibles à tous. Des associations dénoncent l’existence d’une importante opacité dans la négociation entre les laboratoires et les autorités publiques lorsque le prix d’un médicament est fixé. 


De l’autre côté, les laboratoires plaident pour être suffisamment rémunérés afin de couvrir les coûts et les investissements liés à la recherche et à la production des traitements. Ils considèrent parfois que les ASMR sont mal attribuées en raison d’un manque d’expertise et de transparence de la part des autorités. 


On peut alors se demander comment faire pour encourager l’innovation tout en garantissant un égal accès au traitement ? 


Quels sont les avantages et les limites du système actuel ? Est-il suffisamment transparent ? Le rôle joué par les pouvoirs publics est-il suffisant ? Quelles améliorations pourrait-on envisager ? 


C’est à ces questions que nous tenterons de répondre en interpellant des députés aux abords de l’Assemblée nationale. 


En seconde partie d’émission, nous aurons le plaisir d’échanger avec Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé et actuelle présidente d’UNITAID.


Texte & voix

Léa Chamboncel


Musique originale & réalisation

Julien Montcouquiol


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