La gestion des déchets radioactifs

1,54 millions, c’est le volume, en mètres cubes, des déchets radioactifs répertoriés en 2018 en France. Ces déchets, dont 58,8 % sont issus de l’industrie électronucléaire, sont entreposés sur l’ensemble du territoire français et aucune région n’est épargnée. 


En France, un déchet radioactif est définie comme une matière radioactive ne pouvant être réutilisée ou retraitée (dans les conditions techniques et économiques du moment). Ainsi, ne sont considérés, au sens juridique, comme “déchets radioactifs” que les seuls déchets ultimes. 


Pour leur gestion, les déchets radioactifs sont classés selon différents critères : leur nature physique et chimique, leur niveau et leur type de radioactivité ainsi que leur durée de vie.


Ainsi, en France ces déchets sont classés selon grille se reposant sur deux critères : 


  • Le premier critère est celui correspondant à leur activité, c'est-à-dire leur radioactivité exprimée en Becquerels par gramme. 
  • Le second critère est la demi-vie des éléments radioactifs. 


En croisant ces deux critères, on obtient 5 catégories nécessitant des gestions distinctes : les déchets de très faible activité (TFA), les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL), les déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) et les déchets de haute activité (HA).


En France, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) conçoit et exploite les filières de stockage et d’entreposage adaptées à chaque catégorie de déchets radioactifs. Cette gestion est planifiée via un “Plan national de gestion des matières et des déchets nucléaires”, mis à jour tous les 3 ans et dont le dernier a été élaboré en 2019. 


Deux techniques existent aujourd’hui en France pour isoler ces déchets le temps que leur radioactivité ait suffisamment diminué et ne présente plus de risque potentiel pour l’homme et l’environnement : le stockage et l’entreposage. 


Les installations d’entreposage sont conçues pour accueillir les colis de déchets pendant une durée limitée. Le stockage est le stade ultime d’une filière et suppose le dépôt définitif des colis ou, du moins, l’absence d’intention de les reprendre. 


Certains de ces déchets sont particulièrement dangereux pour notre santé et notre environnement et leur durée de radioactivité peut parfois dépasser les centaines de milliers d’années. Par ailleurs, ils sont très nombreux et leur volume évolue de manière considérable chaque année. 


Or, les capacités actuelles de stockage et d’entreposage arrivent à saturation en France et l’Andra recherche de nouveaux sites. C’est notamment dans cette perspective que le projet Cigéo à Bure dans la Meuse a vu le jour. L’objectif du projet est d’enfouir à jamais les déchets radioactifs les plus dangereux à plus de 500 mètres de profondeur. Ce projet divise et beaucoup doutent de sa pertinence… 


Il apparaît que la gestion des déchets radioactifs est une question fondamentale qui nous concerne tous. Pourtant, l’opinion publique semble mal ou très peu informée sur ce sujet.. Les pressions exercées par les grands groupes industrielles sont très fortes et n’épargnent pas les décideurs publics qui se prononcent sur cette question… 


Le constat est pourtant simple : le volume de ces déchets augmente considérablement et leur gestion fait l’objet de nombreuses incertitudes. 


Comment les déchets radioactifs sont-ils gérés en France ? Quel est le rôle des pouvoirs publics dans cette gestion ? Quels sont les avantages et les inconvénients du système actuel ? 


C’est à ces questions que nous tenterons de répondre en interpellant des députés aux abords de l’Assemblée nationale. 


En seconde partie d’émission, nous aurons le plaisir d’échanger avec Bernard Laponche, physicien nucléaire et expert en politique énergétique.


Texte & voix

Léa Chamboncel


Musique originale & réalisation

Julien Montcouquiol


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