« En France, c’est facile d’être une femme musulmane orthodoxe »

Six décennies se sont écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie. Une indépendance qui mit fin à cent trente ans d’histoire coloniale avec la France. Même si cette histoire continue d’influencer nos sociétés respectives. C’est en tout cas ce que suggèrent les débats incessants sur la place des minorités issues de l’ex-empire en France.


Déjà connue pour son combat en faveur du féminisme et de la laïcité, l’essayiste française et autrice des Nostalgériades Fatiha Agag-Boudjahlat, dont les parents sont originaires d’Algérie, entend apporter une contribution personnelle à ce débat sensible, non sans jeter un regard critique sur l’attitude des diasporas algériennes qu’elle côtoie à travers son environnement familial et professionnel.


Alors que les nouvelles générations issues de l’immigration postcoloniale n’ont pas connu les conflits qui ont marqué la vie de leurs ancêtres, comment expliquer la persistance d’un ressentiment à l’endroit du pays dans lequel leurs parents se sont installés pour fuir précisément le « bled » qu’ils idéalisent à travers un chauvinisme déplacé ? se demande-t-elle.


Dissonance cognitive selon elle d’autant plus remarquable que la sévérité dont on fait preuve à l’égard des injustices et autres imperfections qui défigurent parfois les sociétés occidentales contraste avec une vision irénique des cultures orientales loin d’être exemplaire.


À travers cette critique respectueuse car exigeante, Fatiha Agag-Boudjahlat prend le contrepied d’un tiers-mondisme qui, à trop verser dans la commisération, se fait l’idiot utile des conservatismes les plus aliénants.


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