Nawel Ben Kraïem, les mots pour se fendre et se défendre // Le printemps des poétesses
Pour le printemps des poétesses, nous recevons Nawel Ben Kraïem à l'occasion de la parution de son ouvrage, J'abrite un secret, aux éditions Bruno Doucey.
N comme Non. B comme Bonheur. K comme Kif et Kif-kif, à bonne distance des Keufs et du triple K. Il ne faut que trois poèmes à Nawel Ben Kraïem pour dire qui elle est et ce qu’elle ne sera jamais, ce qu’elle aime et ce qu’elle refuse. Trois poèmes, puis tout un recueil à la sincérité confondante pour donner à lire l’itinéraire intime d’une jeune femme à la voix tendre et puissante. Rébellion adolescente et fragilités – « j’ai perdu mes carnets, j’ai perdu mon cadenas, j’ai peur pour mes secrets », dit-elle – cèdent la place à la femme libre qui prend la mesure de ses identités plurielles et des fractures du monde dans lequel nous vivons. Les lettres dansent sur la page. Les mots claquent dans le vent qui les emporte. Et ce premier recueil pulse et swingue, dopé à la vitamine P : celle de la poésie et du hip-hop qui ancrent le rêve dans la vraie vie.
Extrait :
« J’ai perdu mes carnets
J’ai perdu mon cadenas
J’ai peur pour mes secrets
Je ne me sens plus chez moi
J’ai la tête entrouverte
Le souffle raturé
Je suis seule près des mots
Et du jardin d’été
Pourtant il y fait froid
Pourtant il y fait gris
Pourtant il y fait nuit
En plein après-midi »
L'extrait lu par Nawel Ben Kraïem, Ma tendre étincelle de Lisette Lombé est une lettre publiée dans Lettres aux jeunes poétesses, L'Arche éditrice.
Cet épisode spécial a été enregistré lors de la performance de Nawel Ben Kraïem à La Condition publique de Roubaix, dans le cadre du temps fort, Urbain.es.
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