Les grands enseignements de l'économie comportementale (2/5)

En 2003 est publié dans Nature un article depuis abondamment cité, fruit des travaux des économistes Suisses Ernst Fehr et Urs Fischbacher. Leur idée ? La coopération au sein de notre société reposerait essentiellement sur un mécanisme de « sanction altruiste ». Là où des individus, ceux que les économistes nomment « passagers clandestins », peuvent profiter des efforts de leurs concitoyens sans avoir à mettre la main à la pâte, la menace que peuvent mettre à exécution ceux qui coopèrent semblent suffisante pour dissuader pareil comportement. Mais, si sanctionner représente un coût et ne rapporte rien à l'individu qui se décide à le faire, comment le mécanisme peut-il fonctionner ? Qui prendra l’initiative de la sanction ?


L'expérience de laboratoire conduite par ces deux économistes et décrite dans ce deuxième épisode par Marc Willinger et David Masclet montre que c'est bien là où il y a sanction qu'il y a coopération. Cette sanction semble reposer sur la colère du coopérant se rendant compte que tout le monde n'adopte pas un comportement vertueux. Si la décision de sanctionner vise ainsi à calmer un état émotionnel négatif, l'expression « sanction altruiste » reste-t-elle alors pertinente ? Cela semble en tout cas s'éloigner un peu de la figure du parent qui sanctionne son enfant avec l'argument classique : « C'est pour son bien » … Des sanctions altruistes donc ? Pas si sûr si l'on considère ce qui les motive, à en croire Marc Willinger (Université de Montpellier) et David Masclet (Université de Rennes 1).


Crédits

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Conception, Thibault Lieurade. Production, Romain Pollet


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