🔊 “Musées dessinés – Christelle Téa“au musée Cognacq-Jay, Parisdu 9 septembre 2021 au 2 janvier 2022
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 16 septembre 2021, durée 24’07.
© FranceFineArt.
Communiqué de presse
commissariat de l’exposition :
Annick Lemoine, Directrice du musée Cognacq-Jay
Sixtine de Saint-Léger, Attachée de conservation au musée Cognacq-Jay
Du 9 septembre 2021 au 2 janvier 2022, le musée Cognacq-Jay présente l’exposition « Musées dessinés », qui rassemble un corpus d’une soixantaine de dessins réalisés sur le vif par Christelle Téa dans les quatorze musées et sites de la Ville de Paris.
Au cours d’une saison, la jeune artiste, diplômée des Beaux-Arts de Paris, s’est plongée dans le quotidien du musée Cognacq-Jay pour le croquer de son trait minutieux. D’un dessin à l’autre, elle écrit un récit intime du musée où se mêlent portraits de lieux, portraits d’oeuvres et portraits de vie.
Sans esquisse préparatoire ni repentir, Christelle Téa saisit à l’encre de Chine l’atmosphère des lieux qu’elle dessine. En même temps qu’elle en fige les décors, elle révèle une myriade de détails, tantôt historiques, tantôt contemporains, qui vibrent et s’animent sous les yeux du spectateur.
Le temps d’un automne, l’artiste a habité de sa présence discrète et élégante les salles et les coulisses du musée dont elle offre différents points de vue : des perspectives d’ensemble sur les period rooms aux plans rapprochés sur certains chefs-d’oeuvre, en passant par des instantanés commentés des activités culturelles du musée sous forme de bande dessinée.
En regard de cette découverte privilégiée, une sélection de onze dessins ouvre une fenêtre sur chacun des autres musées de la Ville de Paris : ici l’atmosphère feutrée de l’atelier-musée de Zadkine, là les majestueux espaces intérieurs du Petit Palais. Chemin faisant, Christelle Téa dessine une carte personnelle et originale des institutions culturelles de Paris Musées.
Présentée dans les salons du premier étage et en accès libre, cette exposition invite la pratique artistique contemporaine à tisser des liens avec les collections XVIIIe du musée Cognacq-Jay.
L’instantané au coeur d’une narration – Extrait de l’entretien de Christelle Téa avec Annick Lemoine et Sixtine de Saint-Léger, tiré du catalogue de l’exposition aux éditions Paris Musées
« En général, je commence tôt. Une séance de dessin dure toute une journée. Ma pratique s’apparente à celle d’un pianiste. Je m’entraîne tous les jours, comme celui-ci fait ses gammes. Je dessine comme je respire. Pendant six, huit, dix heures, je trace sans interruption, sans croquis préalable, sans esquisse préparatoire, sans repentir, presque sans lever la plume. Du sujet au papier, mon oeil fait de multiples allers-retours, à partir desquels le dessin prend forme. Quand je commence à travailler, j’ignore quelle sera la composition d’ensemble : comme la photographie argentique, le résultat n’apparaît qu’au tirage. Dessiner sur le motif me permet de capter l’atmosphère d’un lieu et d’enregistrer son quotidien. Parfois, un même dessin cristallise plusieurs moments. Je m’explique : lorsque je saisis une conférence, un concert, ou bien lorsque je croque une visite guidée au musée Cognacq-Jay, je traduis l’intervention dans sa durée. Le dessin est à la fois un instantané et une narration. Si la conférence dure une heure, mon dessin sera exécuté dans le même temps. Il doit être achevé précisément à la fin de la prise de parole. A l’instar d’un cliché photographique, je fige dans mon dessin les décors, avec l’ambition d’en restituer tous les détails, tantôt historiques, tantôt contemporains. Je pars toujours d’un détail : les formes organiques complexes m’interpellent le plus souvent. A partir d’un détail assez chargé, la composition se déploie comme un lierre. Les traits vont de proche en proche et se développent peu à peu pour composer le dessin dans son ensemble. »
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