🔊 “Marronnage“ L’art de briser ses chaînesà la Maison de l’Amérique latine, Parisdu 12 mai au 24 septembre 2022
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 mai 2022, durée 25’20.
© FranceFineArt.
Communiqué de presse
Commissaires : Geneviève Wiels et Thomas Mouzard
Artistes et photographes présentés : Sherley Abakamofou, Carlos Adaoudé, Franky Amete, Wani Amoedang, Antoine Dinguiou, Karl Joseph, Antoine Lamoraille, John Lie A Fo, Nicola Lo Calzo, Feno Montoe, Ramon Ngwete, Gerno Odang, Marcel Pinas, Pierre Verger.
Ă€ travers cette nouvelle exposition, « Marronnage, l’art de briser ses chaĂ®nes », la Maison de l’AmĂ©rique latine a souhaitĂ© mettre en valeur l’histoire, le patrimoine artistique et les productions plastiques de peuples d’origine africaine transportĂ©s de force en AmĂ©rique du Sud, et qui se sont structurĂ©s en sociĂ©tĂ©s issues de la fuite et du refus de l’esclavage.Â
Au Suriname et en Guyane française, oĂą la forĂŞt les a protĂ©gĂ©es, ces sociĂ©tĂ©s (les Saamaka, Dyuka, Paamaka, Boni-Aluku, Matawai et Kwinti) ont d’abord dĂ» dĂ©fendre leur libertĂ©, puis se construire, se dĂ©velopper et la paix revenue, exprimer leur sens du beau, de la grâce : le moy. L’exposition s’attache Ă montrer la continuitĂ© et la crĂ©ativitĂ© artistiques exprimĂ©es par les Noirs marrons, en prĂ©sentant des objets produits dans la première moitiĂ© du XXe siècle, devenus collections de musĂ©e, et un aperçu des crĂ©ations actuelles. Car contrairement Ă ce qu’ont pu penser certains ethnologues dans les annĂ©es 1930, lorsqu’ils collectaient non pas des oeuvres d’art mais des pièces à « conviction » – des pièces d’études de peuples en voie de disparition – les Marrons ont continuĂ© de vivre Ă leur façon et de crĂ©er.Â
Ainsi les artistes, les tembeman, sculptent et peignent toujours. Sous leurs doigts, les objets du quotidien se transforment en oeuvres d’art (un peigne, un plat, une pagaie, etc.), ils sont fabriquĂ©s pour soi, offerts Ă l’autre, en particulier Ă la femme aimĂ©e, ou vendus. Les femmes confectionnent des capes, calimbĂ©s, foulards, en renouvelant constamment techniques et formes, selon une esthĂ©tique cependant bien identifiable. L’art dont il est question ici est un art d’émancipation autant que social qui cĂ©lèbre les rencontres et qui parle d’amour.Â
Ă€ travers une importante sĂ©lection d’objets et d’oeuvres d’art, « Marronnage, l’art de briser ses chaĂ®nes » rĂ©vèle la richesse des arts marrons dans leur vitalitĂ© et diversitĂ©, et contribue Ă faire connaĂ®tre une population mĂ©connue, tout en sensibilisant le public Ă une esthĂ©tique qui se rĂ©invente et se joue des catĂ©gories : patrimoine / crĂ©ation, art / artisanat, arts premiers / art contemporain, etc.Â
L’exposition bĂ©nĂ©ficie du parrainage du peintre HervĂ© TĂ©lĂ©maque, nĂ© Ă Port-au-Prince, fervent admirateur de la culture marronne qui a prĂŞtĂ© pour cette occasion un imposant dyptique en ouverture de l’exposition.Â
Un choix d’objets et de photographies issues de plusieurs missions ethnographiques de la première moitié du XXe siècle a été prêté par le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
#catalogue Un ouvrage collectif autour de l’exposition, sous la direction de Geneviève Wiels & Thoma Mouzard a été publié à cette occasion, et coédité avec les Éditions LOCO. Préface de Christiane Taubira.  http://www.editionsloco.com/Marronnage-l-art-de-briser-ses-chaines
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