🔊 “Gaston Paris“ La photographie en spectacle au Centre Pompidou, galerie de photographies, Parisdu 19 janvier au 18 avril 2022
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 janvier 2022, durée 17’55.
© FranceFineArt.
Communiqué de presse
Commissariat :
Michel Frizot, historien de la photographie,
Florian Ebner, conservateur et chef de service du cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne,
assistés de Katharina Täschner, boursière de la Fondation Krupp, Allemagne.
Une coopération entre le Centre Pompidou, cabinet de la photographie, et la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
Photographe talentueux, reporter fréquemment publié, notamment dans le magazine VU, Gaston Paris (1903 – 1964) demeure encore largement méconnu. Technicien virtuose et observateur ingénieux, il sert, aux côtés de ses pairs, l’appétit visuel des années 1930. L’exposition « Gaston Paris. La photographie en spectacle » invite à redécouvrir l’importance de ce photographe, indéniablement influencé par le surréalisme et le « fantastique social » de son époque. L’exposition est aussi une réflexion sur les différents supports de la photographie et les étapes de sa diffusion : elle présente une cinquantaine de tirages d’époque, vingt-cinq planches thématiques illustrées par des tirages contact, une cinquantaine de reproductions de magazines, plus de cent tirages tardifs réalisés  dans les années 1960 et 1970 et la projection d’une centaine de négatifs numérisés.
Des « filles » des music-halls aux enfants des fameuses « zones » de Paris en passant par la soufflerie aérodynamique de Meudon, Gaston Paris documente les spectacles et la modernité des années 1930  avec aisance et professionnalisme. Il fait du format carré de son appareil Rolleiflex un répertoire riche  de formes et de signes pour les rédactions des magazines illustrés. L’exposition offre en ce sens  un éclairage sur la pratique naissante du photojournalisme, et en particulier sur quelques-uns des grands sujets alors privilégiés. Elle présente la carrière exemplaire d’un reporter, qui, parallèlement à VU, a contribué à des magazines aussi différents que La Rampe (sur le théâtre, le cinéma, la scène artistique), Paris Magazine (magazine  à tendance érotique), Match (reportages consacrés de plus en plus à des sujets socio-politiques).  En 1940, il contribue, comme d’autres photographes français, au magazine La Semaine, contrôlé par les autorités  de Vichy, pour réapparaitre plus tard en témoin de la Libération de Paris puis de l’Allemagne détruite,  où il accompagne les troupes françaises.
Gaston Paris n’a jamais publié d’ouvrage de son vivant. En 1952, il tente de faire paraître Les Mystères de Paris,  une sélection de photographies réunit en un livre, mais le projet n’aboutira pas. L’époque n’était plus à l’image  d’un Paris mystérieux et obscur, mais à celle d’une ville imprégnée d’une douce mélancolie existentielle.  Cet échec incarne le tragique de la carrière artistique de Gaston Paris : arrivé trop tard par rapport à ses pairs reporters qui l’ont précédé avec leurs inventions formelles, mais trop tôt par rapport à une génération de l’après-guerre dont  il ne partageait pas le vocabulaire humaniste.
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