đ âFantographieâ Images et traces de lâInvisible (1850-1950)Ă la Maison dâAuguste Comte, Parisdu 4 novembre au 18 dĂ©cembre 2021
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 16 novembre 2021, durĂ©e 23â19.
© FranceFineArt.
Communiqué de presse
Commissaires :
Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin
âUn fantĂŽme ne se montre jamais nu : il apparaĂźt revĂȘtu dâun suaire, ou âdans ses habits ordinairesâ. Croire en lui, dĂšs lors, revient Ă croire que la mort nâa pas seulement le pouvoir de les rendre visibles quand il ne reste plus rien dâeux, mais que le mĂȘme pouvoir est Ă©tendu aux fabrications textiles.â Ambrose Bierce, Le Dictionnaire du Diable (1911)
Ă lâoccasion de la 10e Ă©dition du festival PhotoSaintGermain, la Maison dâAuguste Comte accueille lâexposition Fantographie, Images et traces de lâInvisible (1850 â 1950). Rares, voire inĂ©dites, les images rĂ©unies pour cet Ă©vĂ©nement, interrogent la figure du fantĂŽme et sa reprĂ©sentation dans lâimaginaire social et artistique. Issus dâun riche ensemble de collections privĂ©es, ces objets retracent, chacun Ă leur maniĂšre, lâhistoire de la « photographie spirite ». Quelque peu oubliĂ©e aujourdâhui, cette tradition, apparue aux Ătats-Unis durant la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle, remporte, dĂšs son arrivĂ©e sur le continent europĂ©en, un vif succĂšs auprĂšs du public. Ătrange coĂŻncidence, le terme « spiritisme » apparaĂźt pour la premiĂšre fois sous la plume dâAllan Kardec en avril 1857 dans son fameux Livre des Esprits, soit quelques mois avant que le fondateur du positivisme ne rende son dernier souffle. ParallĂšlement Ă la vague de tables tournantes qui dĂ©ferle sur lâEurope Ă cette Ă©poque, la question de la communication avec les morts se retrouve au coeur de nouveaux procĂ©dĂ©s techniques qui confĂšrent alors Ă la prise de vue une dimension rĂ©solument tournĂ©e vers lâoccultisme. Dans la pĂ©nombre des ateliers et des chambres noires, certains photographes, quâils soient professionnels ou amateurs, tentent ainsi de capturer lâĂąme des dĂ©funts en rendant tangible lâexistence dâun au-delĂ . Or, quâelles soient le fruit dâaccidents ou de manipulations volontaires, ces images conservent, malgrĂ© le temps, leur pouvoir de suggestion et continuent de nous interpeller, soulignant de cette façon, comme lâavait dĂ©jĂ remarquĂ© Roland Barthes, la grande proximitĂ© existant entre le domaine de la photographie et celui de la magie.
Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin
Pour accompagner lâexposition, un livre FANTOGRAPHIE. Images et traces de lâInvisible (1850-1950), sous la direction de Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin, est publiĂ© en coĂ©dition Maison dâAuguste Comte / PhotoSaintGermain / Silence Editions.
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