🔊 “Alberto Giacometti / Barbara Chase-Riboud“ Femmes Debout de Venise Femme Noire Debout de Veniseà l’Institut Giacometti, Parisdu 20 octobre 2021 au 9 janvier 2022
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 octobre 2021, durée 23’19.
© FranceFineArt.
Communiqué de presse
Commissaire : Émilie Bouvard, directrice scientifique et des collections, Fondation Giacometti
L’Institut Giacometti présente une exposition inédite consacrée à l’artiste américaine et française Barbara Chase-Riboud, en dialogue avec l’oeuvre d’Alberto Giacometti.
Sculptrice, poétesse, romancière, Barbara Chase-Riboud (née en 1939 à Philadelphie), rencontre Alberto Giacometti au début des années 1960 alors qu’elle vient de s’installer à Paris. Son travail s’approche tout d’abord de celui du sculpteur pour vite s’en affranchir. Les oeuvres monumentales qu’elle développera ensuite, offrent des points de contact avec celles de
Giacometti : verticalité, recherche d’expressivité, de relief, travail du bronze, fascination pour l’Égypte ancienne, proximité avec la littérature et la poésie contemporaines.
Chase-Riboud est passée progressivement à l’abstraction, mais ses grandes stèles associant bronze et textile conservent néanmoins toujours une référence à la figure humaine. Elle partage avec Giacometti une vision humaniste, incarnée par des oeuvres qui cherchent à atteindre une dimension symbolique et mémorielle.
Créée en collaboration étroite avec l’artiste, cette exposition place les célèbres figures féminines de Giacometti en vis-à -vis de celles d’une artiste qui, depuis des décennies, trace une voie sculpturale originale entre les scènes américaine et française.
Introduction par Émilie Bouvard, commissaire
Barbara Chase-Riboud et Alberto Giacometti se sont rencontrés à deux reprises. En 1962, Henri Cartier-Bresson, camarade de Marc Riboud à l’agence Magnum, emmène la jeune sculptrice à l’atelier de la rue Hippolyte-Maindron. « C’était l’habitation la plus délabrée et décrépite que j’aie jamais vue, faite de planches de bois et d’un toit en fer, d’escaliers croulants et sans fenêtre à l’exception d’une lucarne. Elle était minuscule, pas plus de cinq mètres sur cinq. Tout était recouvert de plâtre – les murs, les planchers, le plafond, et la première fois que je l’ai vu lui-même, c’était une momie égyptienne ambulante, entièrement blanc, recouvert de plâtre blanc depuis ses chaussures jusqu’aux cheveux afro bouclés sur sa tête : ses vêtements, ses mains, ses pieds et sa cigarette qui pendait de ses lèvres d’où s’échappait une longue boucle de fumée blanche », se rappelle-t-elle. Quelques mois plus tard, elle le croise à nouveau à Milan, par hasard, perdu et sans argent, et l’aide à reprendre un train pour Stampa. À part ces deux rencontres, aucun autre contact, alors même que l’une et l’autre, artistes étrangers vivent dans le Paris du tournant des années 1960. Chase-Riboud est loin d’être la seule artiste américaine ayant choisi Paris. Aux États-Unis le maccarthysme, mais aussi les inégalités raciales, et, en France, la réputation d’une plus grande liberté sexuelle et l’éclat que conserve encore Paris comme capitale de l’art, ont favorisé jusqu’aux années 1960 l’exil de nombreux artistes. Chase Riboud s’installe dans un atelier rue Dutot ; elle travaille également à Chenillère, dans le Loir et Cher. [...]
Un catalogue co-édité par la Fondation Giacometti, Paris et FAGE éditions, bilingue français/anglais accompagne l’exposition.
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